La grande semaine ou semaine sainte

Elle commence aux Rameaux et s’achève en culminant à Pâques. La fête de Pâques est le sommet de l’année liturgique auquel le Carême nous a préparés.

Dimanche des Rameaux

Ce que la Semaine va développer est déjà évoqué : la mort et la résurrection du Christ (lectures de la messe) et la mise à la suite du Christ (procession d’entrée). Ainsi la royauté du Christ est solennellement confessée et acclamée par les fidèles.
Jadis, la procession traversait le cimetière et on déposait des rameaux sur les tombes ; victoire du Christ et sort des défunts sont liés. La Croix est inséparable de la résurrection, c’est pourquoi on y attache un rameau vert.

Mardi Saint (le plus souvent), à la Cathédrale, messe Chrismale

Elle n’appartient pas, au sens strict, au triduum pascal. Durant cette messe, les prêtres renouvellent solennellement les promesses de leur ordination et l’évêque consacre le saint chrême, bénit l’huile des catéchumènes et celle des malades.

Triduum pascal

Au début, l’Église célébrait la fête de Pâques dans la seule nuit du samedi au dimanche. Depuis le 4e siècle s’est élaboré le « très saint triduum du Seigneur crucifié, enseveli et ressuscité » (st Augustin). Selon la tradition, les jours commencent la veille au soir : le Seigneur conduit de l’ombre à la lumière. Ainsi, le soir du Jeudi Saint, on est au début du Vendredi.

Soir du Jeudi Saint : messe de la Cène du Seigneur

On fait mémoire de la dernière Cène (Repas) partagée avec ses Apôtres par Jésus : il anticipait de manière sacramentelle le don qu’il allait faire de lui-même par le sacrifice de la Croix. C’est là que furent institués l’Eucharistie et l’Ordre.
Le rite du Lavement des pieds est la mise en pratique du « commandement nouveau » laissé par le Christ.
À la fin de la messe, on dépose au « reposoir » les hosties consacrées ce soir et qui serviront à la communion de demain.

Vendredi Saint : célébration de la Passion du Seigneur

Après la Cène, Jésus s’est retiré au jardin des Oliviers où il est entré en agonie : c’est là que commence sa Passion.
Depuis la réforme voulue par Pie XII (1955), cette célébration a retrouvé après des siècles sa structure traditionnelle.
Début en silence devant l’autel dépouillé ; prostration du clergé ; passion selon saint Jean ; après l’homélie a lieu une grande et solennelle prière universelle ; la croix est vénérée ; les fidèles peuvent communier ; la liturgie est conclue en silence.

Samedi Saint

Il n’y a jamais eu de liturgie propre : ce jour est consacré à la prière et au jeûne près du tombeau de Jésus.

Veillée pascale

C’est la « mère de toutes les vigiles » (st Augustin). Sa célébration commença à être rénovée en 1951. Quatre étapes :

  1. Liturgie de la lumière

Le feu nouveau est béni ; le cierge pascal (symbole de la lumière du Christ) est préparé, introduit dans l’église enténébrée et qui s’éclaire à partir de lui ; devant lui est chantée la grande louange pascale, l’Exsultet.

  1. Liturgie de la Parole

Elle retrace l’histoire du salut : sept passages de l’Ancien Testament (parmi lesquels on peut choisir), après le chant du Gloria (que l’on a omis pendant le Carême) est lu un passage de l’épitre aux Romains (« Vous êtes morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus Christ »). Après le chant de l’Alléluia solennel (omis en Carême) c’est l’évangile de la résurrection.

  1. Liturgie baptismale

Depuis l’Antiquité c’est le temps privilégié des baptêmes. L’assemblée chante la litanie des saints, puis l’eau est bénite.
Les catéchumènes renoncent au Mal et professent la foi chrétienne. Ils sont alors baptisés, marqués du Saint Chrême, revêtus du vêtement blanc et reçoivent un cierge allumé au cierge pascal (normalement ils sont aussi confirmés).
Après que l’assemblée ait à son tour fait profession de foi, elle est aspergée avec l’eau du baptême.

  1. Liturgie de l’Eucharistie

Les nouveaux baptisés font normalement leur première communion : ainsi est achevée leur « initiation chrétienne ».
Mémorial par excellence de la mort et de la résurrection du Christ, comme il nous a dit de le faire, c’est la célébration du « Mystère de la foi » auquel nous communions avant d’être envoyés vivre dans le monde en « enfants de lumière ».

Dimanche de Pâques

Au 6e siècle on se mit à célébrer aussi la messe dans la journée du dimanche.

Mgr Yvon Aybram Vicaire épiscopal, Curé – fip 06.04.2014