Vivre et comprendre la messe : communier avec respect

Au cours de son pèlerinage à Lourdes, en septembre 2008, le pape Benoît XVI déclara au moment de l’adoration eucharistique : « Chaque fois que nous mangeons le Corps du Christ, chaque fois que nous Le contemplons, nous L’annonçons jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi nous le recevons avec un infini respect. »

Dans cette perspective, je rappelle ici quelques attitudes fondamentales déjà connues et que nous avons à cœur de respecter dans la communion ecclésiale : 

1. Peuvent communier les personnes qui remplissent les conditions requises par l’Église catholique. En ce sens, le Catéchisme de l’Église Catholique (1992) cite saint Justin de Rome (2e siècle) : « Personne ne peut prendre part à l’Eucharistie s’il ne croit pas à la vérité de ce qu’on enseigne chez nous, s’il n’a pas reçu le bain pour la rémission des péchés (le baptême NDLR) et s’il ne vit pas selon les principes du Christ. » (CEC n° 1355).

Plus loin, on lit : « Celui qui doit recevoir le Christ dans la communion eucharistique doit se trouver en état de grâce. Si quelqu’un a conscience d’avoir péché mortellement, il ne doit pas accéder à l’Eucharistie sans avoir reçu préalablement l’absolution dans le sacrement de pénitence. » (CEC n° 1415).

2. En France, depuis 1969, à la demande de nos Évêques, Rome a permis de recevoir la communion soit dans les mains, soit dans la bouche.
La Présentation Générale du Missel Romain (2008) stipule : « Lorsque les fidèles communient debout, il est recommandé qu’avant de recevoir le Sacrement, ils fassent le geste de respect qui lui est dû. » (n° 160). Par exemple, on peut choisir de s’incliner.
En tout état de cause, nul ne doit « prendre » l’hostie : nous la recevons. Notre geste doit le manifester clairement.
Cyrille de Jérusalem (3e siècle) préconisait : « Reçois le corps du Christ, disant “Amen !”. Avec soin alors, sanctifie tes yeux par ce saint Corps. (…) Si l’on t’avait donné des paillettes d’or, ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin ? »
De son côté, Augustin d’Hippone (4e siècle) ajoutait : « Tu entends “Le Corps du Christ” et tu réponds “Amen !” Sois membre du Corps du Christ, afin que ton “Amen !” soit vrai. »

3. Il doit être clair que personne, sous aucun prétexte, n’emporte une parcelle d’hostie consacrée. L’instruction romaine Redemptionis Sacramentum (2004) est nette : « Il faut veiller attentivement à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces consacrées dans la main. » (n° 92).

4. Le missel indique que, durant le temps de la communion, tous demeurent debout, à moins, évidemment, que l’état de santé ou la fatigue ne l’empêche (PGMR n° 43).
De même, après la communion, lorsque l’on retourne à sa place, il est demandé d’observer le silence qui favorise la louange et le prière intérieure (PGMR n° 45).

5. Lorsqu’on juge utile que les enfants qui n’ont pas encore fait leur Première communion s’avancent dans la procession, c’est seulement au prêtre qu’il convient de donner la bénédiction. Puisqu’il est tout à fait recommandable que les parents bénissent, par ailleurs, leurs enfants (Livre des bénédictions, 1988, n° 174), il n’est pas utile de les faire bénir au cours de la messe par un autre laïc.

6. En dehors de la messe, un culte doit être rendu au Saint Sacrement qui est conservé dans le tabernacle de l’église. Cela va de la pratique de l’adoration eucharistique jusqu’à la génuflexion que nous faisons devant ce tabernacle en entrant dans l’église ou en passant devant lui.

Puissent ces indications nous faire entrer corporellement et spirituellement dans une participation plus pleine, active et consciente au mystère de l’Eucharistie.

Monseigneur Yvon Aybram Vicaire épiscopal, Curé  –  fip 05.02.2012