Dans la Veillée pascale a été bénite l’eau qui servira à tous les baptêmes jusqu’à la Pentecôte. La coutume de consacrer l’eau baptismale est attestée au moins depuis le début du 3e siècle et, même s’il a été réaménagé, le formulaire que nous utilisons actuellement remonte à la première moitié du 6e siècle.
L’eau, comme tous les éléments de la création est assujettie au démon (cf. Rm 8, 20) ; elle a donc besoin d’être bénite pour signifier seulement la vie que Dieu donne par le baptême.
La prière offerte par le Missel évoque les figures baptismales de l’Ancien puis du Nouveau Testaments (eaux des origines, celles du déluge, le passage de la Mer Rouge, le baptême de Jésus, son flanc ouvert sur la Croix et la mission donnée aux disciples de baptiser).
La prière s’achève sur l’appel à l’Esprit Saint pour qu’il la féconde :
« Que cette eau reçoive de l’Esprit Saint la grâce de ton Fils unique, afin que l’homme, créé à ta ressemblance et lavé par le baptême des souillures qui déforment cette image, puisse renaître de l’eau et de l’Esprit pour la vie nouvelle d’enfant de Dieu.
Nous t’en prions, Seigneur notre Dieu : par la grâce de ton Fils, que vienne sur cette eau la puissance de l’Esprit Saint, afin que tout homme qui sera baptisé, enseveli dans la mort avec le Christ, ressuscite pour la vie. »
Les fidèles en sont aspergés au cours de la messe pour exprimer le pardon des péchés (rite pénitentiel).
Cette eau est versée dans les bénitiers près des portes des églises pour que nous nous en marquions du signe de croix en mémoire de notre baptême. Elle constitue alors ce que l’on nomme un sacramental dont le recueil Youcat (remis par Benoît XVI aux participants des JMJ de Madrid en 2011) offre cette définition : « signe sacré ou acte de piété porteur de la bénédiction de l’Église. L’eau bénite, la bénédiction des cloches ou d’un orgue, la bénédiction d’une maison ou d’un véhicule, la croix du Vendredi Saint, les rameaux, le cierge pascal, les bénédictions lors des pèlerinages sont des sacramentaux typiques. » (n° 272).
Chaque baptisé peut emporter chez lui de l’eau bénite (il suffit d’en demander à un prêtre ou à un sacristain). Elle ne doit servir qu’à des fins conformes à la foi : prière, bénédiction de la table, etc.
FIP n°33 15.04.2012