On trouve ce mot une cinquantaine de fois dans l’Ancien Testament surtout pour accompagner une acclamation : « Béni soit le Dieu d’Israël et que le peuple tout entier dise : Amen, alléluia. » (Ps 106, 48).
Longtemps « amen » a été traduit par « ainsi soit-il » : un souhait plus qu’une certitude. Or l’origine de ce mot nous dit beaucoup plus. La racine hébraïque aman signifie: être solide, fidèle, digne de confiance. D’où l’adverbe amen : c’est vrai, c’est sûr, je fais confiance.
C’est donc un engagement : Jésus affirmait « Amen, amen je vous le dis » quand il enseignait. (par ex. Jn 6, 32).
Nous retrouvons ce mot à la messe dans plusieurs occasions :
– à la fin du signe de croix, des prières de demande : il dit que nous nous unissons au prêtre pour « faire eucharistie » ;
– à la fin de la Prière eucharistique, le prêtre seul proclame la grande doxologie « Par lui, avec lui, et en lui, à toi Dieu Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire ».
Le prêtre a consacré le Corps et le Sang du Christ pour l’offrir au Père au nom de l’Église. C’est le moment le plus solennel pour tous les fidèles (prêtre et laïcs) qui, par leur « Amen » expriment leur adhésion au mystère de la Rédemption, et célèbrent la gloire de Dieu ;
– à la communion : nous avançons en procession en présentant au prêtre la paume de nos mains bien ouvertes, signe d’attente et d’accueil et quand l’officiant nous dit « Le Corps du Christ », nous répondons « Amen » (= c’est vrai), avant qu’il dépose l’hostie sur notre paume. Cet « amen » affirme notre foi, notre relation personnelle au Christ. « Ce que prononce ta langue, que ton cœur le garde » (Saint Ambroise, 4e siècle).
Alors nous nous écartons légèrement pour laisser continuer le déroulement de la procession et nous consommons l’hostie en restant face à l’autel avant de regagner notre place. Le même mini-dialogue s’impose pour ceux qui ont choisi de communier dans la bouche.
Cet « Amen » est bien l’affirmation de notre foi jusqu’au jour dernier où nous dirons : « Amen, viens Seigneur Jésus. » (Ap 22, 20)
Yvonne Leclère – fip 04.11.2012