C’est certainement le signe le plus souvent employé dans la liturgie et dans la prière personnelle des chrétiens : c’est l’un de nos gestes les plus fondamentaux.
Il manifeste notre appartenance au Christ qui a donné sa vie sur la Croix par amour pour nous ; il rappelle notre baptême (c’est pourquoi, entrant dans une église, nous prenons l’eau baptismale des bénitiers pour le faire) ; tracé « au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit » il confesse notre foi trinitaire (nos frères orientaux le signifient bien : ils rassemblent le pouce, l’index et le majeur pour se signer).
Le Catéchisme de l’Église Catholique (1997) résume : « Le chrétien commence sa journée, ses prières et ses actions par le signe de la croix, » au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen « . Le baptisé voue la journée à la gloire de Dieu et fait appel à la grâce du Sauveur qui lui permet d’agir dans l’Esprit comme enfant du Père. Le signe de la croix nous fortifie dans les tentations et dans les difficultés » (n° 2157).
Dès le début du 3e siècle l’imposition du signe de la croix sur le front des catéchumènes est pratiquée en Afrique et à Rome et il est présenté comme un sceau indélébile. Les témoignages sont nombreux à nous apprendre que les chrétiens répètent fréquemment ce geste sur eux-mêmes.
Une autre forme du signe de la croix est le geste de bénédiction donné aux fidèles puis aux lieux et objets qu’ils utilisent pour l’exercice du culte ou pour leur vie quotidienne.
Le grand signe de croix, tel que nous le pratiquons aujourd’hui est plus tardif (sans doute vers les 12e-13e siècles).
Dans une catéchèse (13e) aux nouveaux baptisés, saint Cyrille, évêque de Jérusalem (4e siècle) déclare : « Ne rougissons pas de reconnaître publiquement le Crucifié. Que nos doigts gravent hardiment son sceau sur notre front et qu’en toutes circonstances la croix soit tracée : sur le pain que nous mangeons, sur les boissons que nous buvons ; quand nous entrons, quand nous sortons ; avant de dormir, au lit ; au lever, en voyage, au repos. La croix est une puissante sauvegarde. (…) Ne méprise pas ce sceau à cause de sa gratuité, mais à cause de lui vénère davantage ton Bienfaiteur. »
Mgr Yvon Aybram – fip 16.03.2014