Depuis l’extérieur une église se veut accueillante : le parvis est vaste et mène à une porte de larges dimensions ; l’espace auquel elle permet d’accéder veut offrir un avant-gôut du Royaume de Dieu, l’église est sur la terre un lieu de communication avec le ciel.
Le mot « église » vient du grec, il signifie : convocation, rassemblement. Écrit avec un « É » majuscule il désigne le rassemblement par le Christ de tous les baptisés ; avec un « é » minuscule c’est le bâtiment dans lequel les chrétiens sont réunis pour célébrer et prier. Le regard sur la première fait comprendre ce qu’est la seconde.
À Saint-Jean-Baptiste, la porte principale a été bénite et inaugurée par Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre, le 13 novembre 2016. Rendez-vous (ici) sur la page photos.
Dessinée par le maître-verrier Jacques Loire (né en 1932) et réalisée par son fils, Bruno (né en 1959), elle est composée de panneaux de verre thermoformé. (lire également fip n°16 du 18 décmbre 2016)
En regardant depuis l’intérieur de l’édifice, on reconnaît, en bas à gauche, les pas de l’homme qui s’engage sur un chemin qui monte vers le ciel d’où les rayons de la lumière divine éclairent la progression. Une Bible est ouverte, à droite ; on y lit la première et la dernière lettre de l’alphabet grec : l’Alpha et l’Oméga. Encore une allusion à l’Apocalypse : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. » (Ap 21, 6). De même que la représentation de « la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, elle avait en elle la gloire de Dieu. » (Ap 21, 10-11) et que l’on reconnaît dans le cercle de gauche, avec ses douze portes. La marque de saint Jean-Baptiste est là : le pavillon frappé de la Croix, à droite est l’un de ses attributs habituels comme on le voit dans le tableau situé à côté de l’orgue de chœur.
Se détache grâce à la couleur or la porte du ciel dont il était question plus haut et qu’espère franchir un jour celui qui emprunte au baptême la route de la foi.
Que nos portes invitent à être franchies !
Il est possible qu’avant d’avoir vu la réalisation, certains se sont demandés à quoi correspondait exactement ces travaux qui n’étaient pas commandés par des raisons techniques (la porte ancienne remplissait encore bien son rôle de fermeture…) mais par des motifs d’ordres symboliques et pastoraux.
Raisons SYMBOLIQUES parce que, dans une église tout doit « parler » de l’Évangile. Ainsi la porte véritable c’est le Christ (Jn 10, 7-10) et personne ne va vers le Royaume sans passer par lui. On lit aussi dans l’Apocalypse (Ap 3, 8) cette promesse du Sauveur : « Voici que j’ai mis devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer. »
Avouons que lorsque l’on a la chance de disposer d’une grande, large et belle porte pour pénétrer dans l’église, on ne voit pas pourquoi on emprunterait de petites portes battantes malaisées à franchir…
Raisons PASTORALES parce que nous cherchons à ce que le plus grand nombre possible de personnes qui vont et viennent, qui stationnent au bas des marches du parvis n’aient pas l’impression de se trouver face à un édifice clos, mais qu’au contraire ils aient de désir de tourner la tête vers un espace lumineux, de s’approcher des ventaux qui laissent apercevoir l’intérieur et d’y entrer. « Venez, et vous verrez. » dit Jésus à ceux qui le cherchent (Jn 1, 39).
Enfin, il y a la BEAUTÉ DE L’ŒUVRE D’ART ! Jacques Loire (qui avait déjà réalisé la nouvelle installation de notre baptistère) sait faire parler de Dieu au verre ! Le poète et Prix Nobel allemand Hermann Hesse (+ 1962) a écrit : « L’art signifie : montrer Dieu en chaque chose. » Mgr Yvon Aybram (fip n°12 de du 20 novembre 2016)